Est-ce que, quand quelqu’un vous dit qu’il a froid, vous allumez le chauffage, ou vous lui demandez de « prendre sur lui » pour ne plus avoir froid ?
Est-ce que, quand quelqu’un vous dit qu’il a mal à la tête, vous lui dites que vous le comprenez et que vous compatissez, ou alors vous lui dites qu’il a « quelque chose » à comprendre et que dès qu’il aura compris, c’est sûr, la migraine s’arrêtera ?
Aujourd’hui je désire attirer votre attention sur les phrases toutes faites qui fleurissent dans le milieu des thérapeutes, et que chacun sort de son chapeau pour montrer qu’il a bien compris la leçon … Et sur toutes ces techniques liées à la performance, au défi… Bref tout ce qui nous fait fuir dans cette société de consommation et de déshumanisation. Mais que, curieusement, l’on retrouve chez certaines personnes dites « spirituelles ».
Comprenez bien que certaines thérapies ne font que renforcer les injonctions reçues dans l’enfance : soit fort, ou forte, ne pleure pas, affirme-toi, quitte à écraser les autres etc…
Autrement dit, êtes-vous du style à aller sauter en parachute, à marcher sur un lit de cendres, à vous baigner dans une eau glacée, juste pour vous prouver que vous pouvez le faire ? Que vous êtes très très fort ? Parce qu’il s’agit bien de force, là, et non pas de puissance intérieure. Et pensez-vous qu’après le saut, la marche brûlante, ou l’eau glacée sur le corps, vous n’aurez plus peur de rien ?
Un des phrases très en vogue en ce moment, c’est : « sortir de sa zone de confort ». Ah là là, je ne passe pas une journée sans l’entendre ou la voir écrite quelque part. Apparemment, c’est très important d’en sortir, de cette zone, et même « qu’IL FAUT » en sortir. Ah là là, les « il faut . Or… je présume que vous avez déjà observé un chat. Que fait-il ? Il va chasser – ou alors il va jusqu’à sa gamelle de croquettes -, éventuellement il joue un peu, et puis il va …. dormir ! Oui dormir ! Il ne va pas sauter à l’élastique, il ne va pas faire des prouesses, il va se reposer. Même si vous lui envoyer une balle, il va vous regarder comme si vous étiez débile – les chats savent très bien faire cela, vous avez remarqué – et il va fermer les yeux pour qu’on lui fiche la paix. Et les chats ont toujours été un modèle de sagesse…
Je sais bien que la mode est aux défis spirituels en ce moment, mais pensez-vous qu’une fois votre peur bravée, elle ne va pas réapparaître sous une autre forme dans un laps de temps plus ou moins long ? Si vous ne savez pas d’où elle vient, ce qu’elle vient vous dire sur votre chemin, elle va resurgir. Pourquoi ? Parce que ce n’est pas en y allant par la force que les choses se résolvent. Par exemple, pensez-vous qu’un cancer se « combat » ? Ou alors est-il plus judicieux de prendre le temps de regarder pourquoi ces cellules-là prolifèrent, qu’est-ce-qui se joue à ce moment-là dans votre corps, vos émotions ?
Et s’il était question d’un plus grand courage ? De celui de regarder sa peur en face, de regarder d’où elle vient, et de s’aimer dans cette peur ? De l’accueillir au lieu de l’affronter, de la reconnaître, d’en prendre soin, de l’aimer cette peur en nous. Ou cette colère, cette tristesse, c’est pareil.
Regardez-vous dans la glace : est-ce que vous vous trouvez belle, beau, quand vous avez peur de quelqu’un ou de quelque chose ? Est-ce que vous vous acceptez dans votre « faiblesse », dans votre colère, dans votre noirceur ? Ou est-ce que vous vous trouvez moche, et « C’est inadmissible, à mon âge, ou vu mon avancée spirituelle, c’est nul d’avoir fait ça etc… « ?
Si vous étiez conscient ne serait-ce que d’une parcelle de tout ce qui se trame en nous : programmes familiaux, inconscient collectif, mémoires karmiques, projections des autres sur vous, projections de vous sur les autres… C’est assez complexe, c’est pour cela que tout ne se résout pas rapidement, d’un coup de baguette magique.
Quand vous dites à quelqu’un de braver sa peur coûte que coûte, ou de se dépasser, vous ne faites que l’acculer dans un endroit inconfortable pour lui. Et en même temps, peut-être que sa peur vient, inconsciemment, réveiller votre propre peur que vous avez du mal à accepter en vous.
Se regarder dans sa peur, dans sa « faiblesse », et s’aimer. S’aimer au-delà de tout. Accepter de n’avoir pas été gentil, d’avoir été parfois égoïste, d’avoir été licencié, d’avoir été largué(e), d’avoir déposé un bilan, d’avoir avorté, d’avoir été alcoolique, d’avoir giflé son enfant, d’avoir battu son chien etc… Et se sourire, face à la glace, à travers ses larmes.
Parce que chacun fait ce qu’il peut dans cette vie, avec le bagage qu’il a. Et qu’il ne sert à rien d’en vouloir à l’autre. Et qu’il ne sert à rien de s’en vouloir de ne pas avoir été parfait.
On n’est pas Bouddha. Pas encore. On est humain avant tout.
La seule chose à faire est de laisser l’Amour s’incarner à travers nous.
Bienveillance et amour. Acceptation et accueil dans le cœur.
C’est le programme que je vous propose pour cet automne : cocoonez-vous, prenez soin de vous, reposez-vous, et ne vous laissez pas marcher sur les pieds…
Etre doux et tendre envers soi-même…
Doux automne à vous les amis,
Nathalie Andreu Renault
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