Il était une fois…

Je vais vous raconter une histoire.

Il était une fois… J’avais la trentaine, j’étais secrétaire et on me propose un poste à la chambre de commerce et d’industrie de Nîmes, au service création d’entreprise.

J’étais pleine d’enthousiasme, et désirais ardemment ce poste en proposant ma candidature. Ma motivation a fait que j’ai eu le poste. Je me voyais déjà aider les porteurs de projets, faire des dossiers prometteurs à la création d’entreprise, découvrir de belles activités toutes plus innovantes les unes que les autres…

Hélas la réalité m’a rattrapée. Les projets intéressants et innovant n’aboutissaient pas, ceux classiques avaient plus de chance. C’était très ennuyeux pour la pétillante jeune femme que j’étais à l’époque. J’étais bien reléguée à mon rang de secrétaire : pas d’initiative, mon chef était là pour ça.
Après les très longues pauses à la machine à café (non ce n’est pas une légende, voir la célèbre série à ce sujet), nous passions notre temps à monter des dossiers. C’étaient les années 90, on était donc sur ordinateurs mais pas encore avec internet.

Et régulièrement, les réunions changeaient de thème, et je devais mettre à la poubelle ce que j’avais fait… Je commençais à m’éteindre doucement, insidieusement, mais surtout sans m’en apercevoir… Un jour, lasse et fatiguée, avec un énième dossier insipide dans les mains, je retournais à mon bureau pour me cacher derrière mon ordinateur en me disant qu’il faut travailler pour vivre, qu’on a pas le choix etc…

D’un coup, je vois passer à la fenêtre un énorme visage, en bois, qui déambule dans la rue, me regarde en clignant des yeux et continue d’avancer. Il faut savoir que les bureaux dans lesquels nous travaillons sont au 2ème étage. Surprise, je ne comprends pas ce qui se passe. Mes collègues ont la même réaction que moi : mais c’est quoi, ça ? Nous descendons quatre à quatre les marches pour aller voir dans la rue.

Là, le spectacle est grandiose. Un géant, tout en bois, avance dans la rue. Une sorte de marionnette géante, commandée par des pirates, de beaux mecs bien musclés, oui à l’époque, j’y étais sensible…, qui se balancent de part et d’autres pour actionner la marche du géant. Mais aussi son visage expressif qui tourne à droite, puis à gauche, ses paupières qui s’ouvrent et se ferment très humainement. Bref du grand Art de la Rue, offert par la troupe Royal de Luxe à ses débuts.

Sur son passage, les enfants hurlent de joie, ou de peur, les adultes rient avec des étoiles plein les yeux… Mais comment est-ce possible ? C’est presque magique, ce personnage gigantesque qui déambule grâce à tous ces gars qui se balancent au bout de cordes pour le faire avancer ! Très technique, et très sportif aussi.

Cela a été un électro-choc pour moi. Comme si ce géant m’avait fait un clin d’œil. Eux, cette troupe de génie, sont capables de faire ça, et moi je m’enterre sous mes dossiers qui ne servent pas à grand-chose ? ! ! ! Je vois le gouffre entre eux et moi…. Et cela ne me convient plus du tout !

Eux leur imagination, le rêve qu’ils nous envoient, la féerie qu’ils nous diffusent, qui font écho à notre âme d’enfant. Et moi qui m’enferme dans un travail qui ne me plaît pas…

A la fin de mon contrat CDD, je n’ai surtout pas demandé à continuer et suis allée voir ailleurs… Merci Royal de Luxe. J’ai bien évolué depuis… Alors ensuite, tout n’a pas été simple, je vous mentirais si je parlais ainsi. J’ai encore longuement cheminé avant de découvrir l’activité qui me faisait vibrer, et vivre à la fois.

Cet évènement m’a mis une grande claque.

Oui nous sommes tous capables de faire de grandes choses. J’imagine que quand ils ont dit à leur entourage qu’ils allaient créer un personnage géant qui marcherait dans la rues, certains ont bien dû ricaner… Mais ils ont continué. Et ils l’ont fait. Et maintenant c’est leur travail, et leur passion.

Oui nous sommes capables de rêver, et de faire rêver. Arrêtons de nous cacher derrière des « il faut », « je dois ». Payer le loyer, les études des enfants… Et donnons-nous les moyens de le réaliser concrètement, dans la matière, pour pouvoir en vivre.

Nous avons la capacité de découvrir un travail-plaisir. Et d’en vivre.

A chacun de découvrir ce qui le fait vibrer.

Avec tout mon amour,

Nathalie Renault

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