Epiphanie, ses origines ancestrales

Du “roi” au “petit” Jésus

Bonjour à tous

Nombreux reprennent le travail aujourd’hui après avoir vécu les derniers instants de l’année 2019 au chaud. Nous laissons donc derrière nous, les traditions, le sacré et pour certains peut-être les crises de foi(e). Mais une autre tradition pointe déjà à l’horizon : l’épiphanie et la galette des rois. Pour les orthodoxes, c’est « Théophanie » qui signifie « manifestation de Dieu ». Car c’est une fête religieuse qui puise comme souvent son origine dans nos mémoires ancestrales. En effet « les Epiphanes » qui signifient « apparition, manifestation » étaient les douze divinités grecques dont Zeus, apparues aux hommes. A rappeler la symbolique du « douze » : douze mois, douze heures, douze dieux olympiens, douze tribus d’Israël, douze apôtres etc. L’épiphanie quant à elle, marque la fin d’un cycle de douze journées et l’augmentation bien réelle de la durée du jour. C’est l’apparition de « la Lumière ».

Ainsi, au IVème siècle de notre ère, l’église décide de faire oublier les saturnales romaines (célébration du dieu Saturne) en les remplaçant par l’épiphanie le 6 janvier. Pendant les saturnales, une personne était tirée au sort pour jouer le rôle du roi toute une journée. Peu avant déjà, la célébration du « Sol Invictus », le solstice d’hiver païen est devenu noël chrétien et naissance du Christ.

« Accessoire » indispensable du 6 janvier : la galette. A l’origine, celle-ci rappelle le disque solaire par sa forme et sa couleur. La fête reste malgré tout proche de la divination par la recherche de la fève. Cette légumineuse qui, selon les anciens, possède des pouvoirs magiques, symbolise le soleil naissant, embryonnaire. D’où depuis très longtemps, le remplacement de la fève (légumineuse) par une « fève » en forme de bébé ou de poisson, deux symboles d’embryon.

Mais avant « l’ère » de la galette, il existait déjà une célébration, celle de la déesse « triple ». Dans les traditions anciennes, les divinités étaient souvent représentées par trois, en Irlande, Lugh, Dagda et Ogma (Ogmios pour les gaulois, étymologiquement « le chemin » et qui semble dans la tradition relier la terre et le ciel) ou chez les gaulois, Taranis, Teutatès et Esus. Ces trinités pouvaient aussi représenter les castes de la société indo-européenne comme la déesse Brigitt fêtée à la fête d’Imbolc, pardon, je veux dire sainte Brigitte à la chandeleur… Elle symbolise à elle toute seule la classe sacerdotale en tant que déesse de la poésie et de l’inspiration, la classe guerrière en tant que protectrice des rois et des guerriers et la classe des pasteurs et artisans comme déesse des techniques.  Nous aurons l’occasion de lui faire honneur le mois prochain. Ainsi, la trinité est-elle omni-présente tant par les personnages, les rituels ou les objets comme le triskell par exemple dans notre culture.

Revenons à « notre » trinité de ce mois, les rois mages qui d’ailleurs, n’étaient rois que par leurs vêtements et non leur statut. Bien qu’apparaissant dans l’évangile de Matthieu, ils n’auraient jamais existé. D’un point de vue ethnologique, ils représentent les trois courants de population connus à ce moment-là, l’Asie, l’Afrique et l’Europe. Ils symbolisent le message universel du christianisme tourné vers les peuples païens. Toutefois, dans tous les cas, nous ignorons encore l’origine réelle de ces « rois » mages. A noter que la Bible ne donne pas leur nombre exact mais les qualifie de “savants venus d’orient”. Malgré tout, l’Eglise a « inventé » leurs reliques au XII siècle qui se trouvent maintenant à Cologne.

En dehors de tous ces “aménagements” avec les traditions ou l’histoire, je pense qu’il est plus important de retenir l’idée d’universalité. Peut-être que Balthazar, Melchior et Gaspard ne font qu’annoncer le jour où tous les peuples se rejoindront dans un message de paix et un but unique, toute religion mise à part, bien entendu.

Jean
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