A propos d’une expérience chamanique

L’autre fois je me suis retrouvée seule pour quelques jours. Quand on vit en couple depuis longtemps, il est important de s’accorder des moments de solitude, surtout pour l’ancienne célibataire que je suis !

Donc l’autre jour, seule avec moi-même, je m’étais faite une liste retraçant toutes les “choses à faire ” : de la compote (sinon les pommes seraient bonnes à jeter), des comptes, étudier des articles, préparer le prochain stage, donner le vermifuge aux chats etc etc… Bref tout un tas de tâches hétéroclites mais “indispensables”.

Mais, plus les jours passaient, et moins j’avais envie de “faire”… Un vague à l’âme m’a submergée, pas forcément confortable, créant une notion de vide à l’intérieur. Et plus j’essayais de venir à bout de ma liste, et plus je me sentais vide de sens.

Au bord du mal-être, j’ai tout lâché et suis allée dans les bois pour aller voir mes chevaux.

Dans le pré voisinant celui des chevaux, j’entends un gros bruit. Tiens, me dis-je, ils ont dû remettre les moutons… Tiens, celui-ci a les fesses marrons… Tiens tiens, mais c’est un sanglier ! Il ne m’avait pas vue, j’ai pu l’observer, à environ une cinquantaine de mètres. Quand il a senti ma présence, il s’est éloigné, suivi de près par ses 2 congénères ! Trois d’un coup ! Quelle joie ! Cela m’a rappelé mon animal de pouvoir, le sanglier justement, qui m’apporte force et détermination.

Le lendemain, re-belote. Là après une lessive et un coup de balai, je regarde ma liste avec un haut-le-coeur… et retourne dans les bois, toujours avec ce vide existentiel : où vais-je ? Qui suis-je ? Bref, je suis sûre que vous connaissez…

Là, juste avant de rentrer dans le parc à chevaux, j’aperçois un écureuil. Je me fige, car je sais ces animaux très timides. Il ne bouge plus, se croyant caché derrière le tronc, avec ses petites pattes et sa queue qui dépassent. J’entame un chant spontané, comme je le fais de plus en plus souvent avec les arbres, les pierres. Il n’est point effrayé et reste là, à quelques mètres de moi. Je continue, il semble apaisé, et je m’aperçois que ce que je chante ressemble fort à une berceuse. Là-dessus, un pic épeiche arrive et se met sur un tronc d’arbre entre l’écureuil et moi. Je suis très émue car ces oiseaux-là sont très farouches et qu’il a dû déjà entendre ma voix.

Je continue mon chant en observant ces deux animaux. Nous formons un tout, complètement intégrés à cette nature verte et luxuriante après la pluie, même sur le causse. Je fais partie intime de leur monde.

En repartant, le pic épeiche volera vers moi en passant à quelques centimètres au dessus de ma tête. “Je t’ai reconnue comme une des nôtres”.

Mon vide existentiel avait complètement disparu. En me mettant à l’écoute de moi-même, je me suis retrouvée en osmose avec la nature et ces animaux sauvages. Simplement, naturellement.

Parfois, il n’y a rien à faire…

Nathalie

 

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