A toutes les femmes qui ont envie de hurler…

Longtemps j’ai essayé d’étouffer en moi ce féminin débordant, excessif, énervé, colérique qui, de par sa souffrance, voulait écraser l’autre…

Ce féminin ne se sentait pas écouté, entendu, reconnu dans ses émotions, ses sentiments et chaque fois l’herbe m’était coupée sous les pieds.

Et comme vous le savez certainement, l’être sensible et incompris peut vite basculer dans la tyrannie… J’avais parfois l’impression d’être un monstre, je pouvais péter les plombs et crier.

Hurler de non reconnaissance parce que je me sentais incomprise, bafouée, reniée dans des émotions toujours trop fortes.

Et tout ça au lieu de laisser s’exprimer en moi la Femme-Louve, la Femme-Chamane reconnectée au 4 éléments, à la Nature. Celle qui ramasse les plantes pour étudier leurs propriétés. Celle qui ramasse 3 feuilles, 2 plumes et un caillou. Celle qui aurait pu, justement, danser sous la lune et me libérer de ce cri de douleur.

Non, je l’avais laissée enfouie au plus profond de moi car elle faisait peur aux autres, et à moi aussi de ce fait, par crainte de ne plus être aimée. En ne reconnaissant pas cette puissance subtile en moi, comment voulez-vous que les autres la découvrent, l’apprivoisent, l’apprécient ?

Et en la faisant taire, je reniais du même coup l’intuition, la sensibilité, la profondeur, la créativité, la beauté d’être une Femme.

Et le trop plein de souffrance, lui, s’exprimait parfois quand je n’arrivais plus à le contenir, par une crise de reproches à l’autre, un surcroît d’autorité pour essayer, vainement, d’être entendue. Et surtout par une salve de jugements sur moi-même : nulle, pas à la hauteur, n’importe quoi… Et je me détestais dans ce rôle-là de femme mégère, hystérique.

Plus je reniais en moi la Femme vibrante et aimante, mais sauvage et inconnue, et plus l’autre, la face blessée, l’ombre du féminin apparaissait colérique, pleine de sentiments refoulés, faisant le vide autour d’elle.

Petit à petit, j’ai pris conscience de ces deux facettes en moi :

  • La face lumineuse et pleine d’amour, dévouée et sensuelle : si je la nourrissais de mon attention, elle me nourrissait en retour par sa belle présence et son ouverture sur la créativité
  • La face sombre, celle qui n’est pas acceptée, ni par moi ni par les autres, car trop pleine de sensations fortes, la « gonflante », la « t’as tes ragnagnas ? » ! Celle qui a des douleurs tous les mois, celle qui ne se sent pas aimée.

Les deux sont intimement liées, en fait. En écoutant l’une et l’autre au plus profond de moi, j’ai appris à les repérer au quotidien, à les entendre chacune pour les comprendre.

Plus je reconnaissais la face sombre, plus je l’acceptais telle qu’elle était, plus la face lumineuse se dévoilait… Et plus la femme-chamane était présente, plus l’ombre s’adoucissait.

Nous sommes toutes traversées par ce féminin en souffrance qui est un appel à l’aide. Un héritage du transgénérationnel, qui a habité avant nous nos mères, nos grand-mères et les autres qui ne pouvaient pas voter, qui n’avaient pas de chéquier… Actuellement, il est grand temps de reconnaître en nous la Puissance de la Femme, car de toute manière, pour peu que l’on soit sensible, elle se manifeste et pousse de l’intérieur : symptômes de bouffées de chaleur, de fatigues, en parallèle avec de belles méditations, de fortes prises de conscience, et même des montées de kundalini.

Nous sommes nombreuses à entendre l’appel, cet appel du Féminin -Puissance de Vie sur le plan individuel. Et il œuvre également au niveau national, international, il va de pair avec la transformation alchimique de nos vies sociales, économiques, professionnelles, à travers cette pandémie gigantesque et planétaire.

Aujourd’hui, les valeurs du Féminin se manifestent par :

  • Un besoin de lâcher l’effort, de travailler moins et plus intuitivement,
  • Une nécessité d’agir non pas parce qu’ « il faut, je dois », mais par désir et plaisir,
  • Lâcher impérativement la course à la perfection, en cessant d’être les super women qui font la vaisselle, la cuisine, le ménage, les enfants etc… Ce côté de vouloir “tout faire bien pour que tout le monde soit bien” nous mine de l’intérieur,
  • Arrêter de vouloir sauver les autres : rassurez-vous, ils serons sauvés sans nous. Il n’y a rien à sauver, juste à accueillir ce qui vient sans jugement.

Alors maintenant, je vais prendre mon tambour et aller dans les bois, et me laisser traverser par le hurlement du loup…

A ma mère,

A toutes les femmes,

A toutes les mères,

A tous les hommes sensibles,

                Avec tout mon amour,

                                Nathalie Renault

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