La Toussaint ou plutôt… Samain ?

La célébration avant le commerce.

Bonjour à tous.
Etant en voyage et orienté sur d’autres thèmes (mais ne voulant toutefois pas passer à côté de cette fête importante pour nos (très) anciens), je me permets de vous représenter un article déjà paru. Mais de toute façon, quand on aime, on ne compte pas et une révision ne fait jamais de mal. Voici donc quelques lignes consacrées à cette fin d’octobre et début novembre et surtout… non ce n’est pas une fête américaine !

A cette époque de l’année, les médias (et les commerces) n’ont que le mot « halloween » à la bouche dans toutes ses déclinaisons possibles. Et même ici au Vietnam où je suis actuellement, les décorations oranges fleurissent à tous les coins de rues. Je vous propose de laisser ce déballage commercial et de revenir à l’origine. Mais juste un petit rappel que je crois important. Quand on joue à se faire peur, à invoquer des “esprits”, à se déguiser en “énergie de l’ombre” et bien souvent… cela marche au-delà de ses espérances. Du point de vue du géobiologue, je ne trouve pas cette fête très judicieuse à part si bien sûr vous connaissez un bon géobiologue… je plaisante, quoique…

Samain (Samhuin) ou Semonios pour les gaulois marque la fin de l’été et le commencement d’une nouvelle ère. Il suffit de regarder autour de nous. Les feuilles orangées ou rougeoyantes tombent seules ou au gré du vent, même si la température est restée longtemps clémente pour la saison. Les premiers flocons ne vont peut-être pas tarder à apparaître, les bêtes désertent les pâturages pour retrouver leur abri hivernal. Cheminées et poêles s’allument peu à peu dans les foyers. L’été a bel et bien quitté la vieille Europe pour aller chauffer l’autre côté de la Terre Mère. Doucement, nous nous enfonçons un peu plus dans l’obscurité, dans le froid, la nuit. Et même, si nous n’avons plus les mêmes peurs que nos ancêtres lointains, la nuit reste souvent mystérieuse et inquiétante pour de nombreuses personnes jetées dans l’inconnu, en pleine nature. Est-ce pour exorciser cette crainte des esprits que nous remettons au goût du jour cette tradition ?

Cette nuit si particulière car hors du temps humain, voit les portes des tertres s’ouvrir et le monde du Sidh (celui des dieux et des défunts) communiquer avec le mondes des vivants. Ainsi les défunts non réincarnés peuvent revenir retrouver les personnes ou les lieux qu’ils ont connus lors de leur vie précédente. C’est pour cette raison que les portes restaient ouvertes et une place à table, libre. Aujourd’hui, cela s’est transformé en collecte de bonbons…

La nuit de Samain marque un changement de saison, une nouvelle ère. Nous passons de la lumière à l’obscurité. A l’époque celtique, sa célébration était liée à la Lune, ainsi sa date, fluctuait d’une année sur l’autre. Dès lors récupérée par le christianisme en fête de la Toussaint, elle fut condamnée à une date précise. A l’époque celtique, chaque individu de la communauté se devait d’être présent au banquet sous peine de mort. On y retrouvait les trois classes de la société (sacerdotale (les druides), les guerriers et les artisans). La veille, les feux des foyers étaient éteints pour marquer la fin de la période précédente. Puis les druides allumaient un grand feu sacré où chacun prélevait quelques braises afin de rallumer l’âtre familial qui protégera le foyer jusqu’à l’année suivante.

Voilà en quelques mots, la signification (historique) de cette fête sacrée qui marque un changement radical dans notre façon de vivre. Nous ne sommes pas encore en hiver mais déjà la période d’introspection pointe le « bout de son nez ».

Jean
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