Se laisser traverser…

Se laisser traverser…

Mes lectures sur internet concernant la spiritualité et l’énergie, et le fameux « développement personnel » m’inspirent cet article…

Je pense qu’il ne s’agit pas de pardonner, de s’envoyer de l’amour pour aller mieux.

Pourquoi ? Sur le papier c’est très bien, vu de l’extérieur, mais en vérité on ne s’aime pas, et tous nos problèmes viennent de là. On ne s’aime pas, on n’a pas été aimé-e par nos parents comme on le voulait, on se sent incompris-e, non écouté-e, non reconnu-e. Et notre ego prend le relais, surtout en lisant des articles tels que : s’affirmer, prendre sa place etc. ..

Si je ne m’aime pas, et que je crois pardonner à l’autre, il y a encore une marche pour me pardonner à moi-même…

Et si tout était plus grand ? Beaucoup plus vaste que ça ?

Et si nous ne devions pas nous aimer nous-mêmes (on tourne en rond, un peu, là), mais nous laisser traverser par l’Amour ?

L’Amour Inconditionnel, l’Amour Divin, l’Esprit de Tout ce qui Est, disent les amérindiens, ces sagesses des peuples anciens que nous aurions dû écouter – et respecter – un peu plus.

Alors oui, certains d’entre nous sont athées, ne croient pas en ce monde invisible, sacré et magique, et c’est fort dommage…

Bien sûr, la religion nous a tous dégoûtés, mais il est important, à mon sens, de ne pas faire l’amalgame entre le Sacré, le Divin, et la religion et toutes ses dérives, somme toute très peu « catholiques », si vous voyez ce que je veux dire.

Et si nous ne devions pas pardonner, mais nous laisser traverser par le Pardon, Celui qui efface tout comme sur l’ardoise magique ?

Comprenez bien que quand je pardonne à l’autre, il y a un côté condescendant très egotique : l’autre m’a fait du mal, alors je lui pardonne… Mais si je me place sur un autre point de vue, je m’aperçois non seulement que l’autre ne m’a pas fait de mal, il a juste joué son rôle momentané de « bourreau » pour me permettre d’aller plus loin, mais en plus il me permet de comprendre que jouer le rôle de victime ne me fait pas avancer. Et quand je me place sur ce point de vue non plus egotique mais élargi, comme « agrandi », je m’aperçois que je ne lui en veux plus, et qu’en plus la notion de pardon n’a même plus lieu d’être… C’est ce que je nomme : « Cela pardonne à travers moi ».

Cela pardonne à travers moi… Quand je comprends l’épreuve, l’autre m’a poussé dans mes retranchements, certes douloureux, pour que je puisse dépasser le problème, le litige, et que je puisse le regarder comme s’il était derrière moi, je n’ai plus rien à pardonner, Cela se produit à travers moi, je n’ai plus de colère, de rancune. En cela c’est magique.

Pour arriver à « m’aimer » c’est la même chose. Si je dois m’aimer, c’est que je suis séparée en deux ? Cela n’a pas de sens. Par contre, si je me laisse traverser par cet Amour Divin, alors cela change tout… Je peux me relier (là attention aux athées, ça va faire mal) à Yeshuah (Jésus en hébreu), Marie, Marie-Madeleine, Isis, Thot, Bouddah, Allah… Peu importe le nom de l’être divin invoqué. Sri Aurobindo et Mère… Si je me relie à plus grand que moi, alors j’abandonne mon petit désir humain, mon petit moi souffrant, mes colères et mes frustrations. Et je récupère ma vraie puissance divine, celle qui ne demande rien, n’attend rien. Une présence juste là, modeste et vibrante, effacée et puissante. Qui va me permettre d’incarner qui je suis, en toute humilité.

Se laisser traverser, s’abandonner, tout un chemin un processus, ou le moi n’a pas d’autre choix que de lâcher. Ce qui est très compliqué pour nous, ou cette société nous pousse à organiser, gérer et maîtriser. Il s’agit d’aller à contre courant, de s’abandonner a plus haut que nous. Or, notre moi déteste ça : il a l’impression de redevenir un tout petit enfant, impuissant, soumis aux aléas terrestres de ses parents… Sauf que là, il s’agit de notre Père et Mère divins…

La Nature nous le montre bien : nous ne sommes rien face à une tempête, une inondation, un tremblement de terre. Nous ne sommes rien, et tout à la fois.

N’en déplaise aux athées, je suis désolée mais je viens de là aussi, rejeter en masse toutes ces histoires de religion hélas mélangées à la vraie spiritualité, cela n’a plus de sens…. A un moment donné, si l’on veut avancer, il faut nommer un chat : un chat.

Et là il s’agit de Dieu. Pas moyen de le contourner. Sans lui rien n’est possible. Avec Lui nous retournons à cette Source Divine. Nous avons toujours le choix.

Notre petite incarnation de souffrance*, ou notre Incarnation d’Amour ?

Je vous embrasse tendrement.

Nathalie

* Attention, il ne s’agit nullement d’ignorer notre souffrance, mais au contraire la contempler pour en comprendre l’essence même.

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